Déclaration CFDT - Organisation de la DPEI
La CFDT vous remercie d’avoir accepté de discuter de ce sujet lors de cette réunion.
Comme nous l’avions signalé le 23 mai, la CFDT s’inquiète de la tournure que prend cette nouvelle organisation.
Après avoir échangé avec une partie des salariés concernés, la CFDT souhaite vous faire part de son analyse, de façon proactive, dans le but d’améliorer notre fonctionnement, pour le bien de l’entreprise et des salariés impliqués.
Le 30 janvier 2024, notre PDG constatait l’échec de la précédente organisation DGA/DGOI et la nécessité de piloter la Supply-Chain au plus près de nos besoins en « résolvant en temps réel » les difficultés.
Pour cela vous aviez présenté une organisation de la DPEI qui devait « simplifier l’organisation » et « augmenter la polyvalence » des approvisionneurs.
Le 6 février, dans cette instance, vous aviez précisé les choses.
Actant l’approvisionneur comme responsable de l’intégralité du processus « de la validation de la DA à la livraison aux unités ».
Précisant qu’il devait avoir « un lien fort » avec son fournisseur.
La CFDT avait soutenu cette démarche qui semblait aller dans le bon sens.
Mais depuis, sur le terrain, de nombreux sujets posent problèmes.
Un lien avec le fournisseur dilué
L’Approvisionneur devait avoir « un lien fort » avec son fournisseur.
Mais ce dernier reste sollicité par une multitude d’intervenants que sont l’acheteur stratégique, l’approvisionneur plateau, l’approvisionneur « série », le SPM ou le Field.
Autant d’intervenants qui consomment des ressources au fournisseur.
L’obligeant parfois à répondre plusieurs fois par jour aux mêmes questions, auprès d’interlocuteurs différents.
A l’inverse, cela oblige les salariés Dassault à faire systématiquement les équilibristes pour ne pas empiéter sur les prérogatives de leurs collègues.
La maitrise du processus mise à mal dans les faits
L’approvisionneur devait couvrir l’intégralité du processus.
Mais il continue finalement de se tourner vers d’autres fonctions comme le nouveau « Gestionnaire des approvisionnements confiés » quand il s’agit d’envoyer des composants ou de mettre à jour les stocks O notamment.
Ainsi, chaque anomalie détectée nécessite le concours d’une autre fonction pour être résolue, accentuant le sentiment de ne jamais pouvoir mener l’action de fond jusqu’au bout.
Pour la CFDT, puisque le périmètre n’a pas évolué et que le nombre d’interlocuteurs reste identique, il semble illusoire d’attendre de cette organisation un gain de réactivité dans l’état actuel des choses.
Des priorités difficilement arbitrables
L’approvisionneur « série » est également tiraillé entre sa hiérarchie qui lui demande de suivre toutes les urgences et sa Direction locale qui lui demande de faire passer en priorité les pièces destinées à son site et à ses chaînes.
Sans compter que les approvisionneurs « plateau » eux ont pour mission de prioriser les pièces 10X.
Tout cela nuit à une prise en compte efficace des priorités.
Un manque d’automatisation
L’approvisionneur est régulièrement tenu de faire des copier/coller de fichiers pour envoi à son fournisseur (plan d’appro, état des stocks O, collaboration OTD, …)
Ces tâches pourraient être automatisées ou centralisées pour que l’approvisionneur se concentre sur son carnet de commande.
Des organisations hétérogènes
Certains sites ont conservé la fonction de GP Flux. D’autres non.
D’autres encore ont appliqué aux mêmes personnes les fonctions GP Flux et Gestionnaire des approvisionnements confiés…
Autant de fonctionnements différents qui ne simplifient pas les choses quand on cherche à obtenir un renseignement d’un site à un autre.
Un manque de procédure et de reconnaissance
Si les salariés de la DPEI doivent devenir plus polyvalents, cela doit notamment passer par des formations plus solides, qui doivent reposer sur des procédures écrites, et une réelle reconnaissance de l’emploi.
Notons que près de 5 mois après vos annonces, aucune fiche emploi, aucune cotation ou niveau de reconnaissance n’ont été présentés aux salariés concernés !
Cela génère chez les opérationnels un sentiment légitime d’abandon.
Si vous pouvez compter sur les salariés, eux aussi comptent sur vous. Il vous faut montrer l’exemple.
Enfin la CFDT s’interroge sur l’efficacité globale. Au-delà du seul périmètre de la DPEI.
Autrefois, la personne en charge d’un fournisseur avait tous les leviers.
Aujourd’hui les objectifs entre DGA et DGOI sont différents. L’un cherche les prix, l’autre les délais.
Il en résulte des attributions à des fournisseurs déjà trop chargés et des frais d’AOG fréquents, gommant le gain financier obtenu par DGA.
Nul doute que certains fournisseurs, parfois, en jouent.
Ce que la CFDT vous remonte aujourd’hui n’est pas exhaustif.
Une vision claire de la situation ne pourra vous apparaitre que par l’implication des opérationnels dans cette nouvelle organisation.
Si cette déclaration peut être jugée comme sévère, elle nous paraissait nécessaire.
Gardez à l’esprit qu’elle n’a vocation qu’a se faire l’écho de voix trop souvent inaudibles des hiérarchies locales.
Elle se veut l’expression de salariés impliqués dans leur métier qui, par notre intermédiaire, affichent leur volonté d’améliorer le fonctionnement de notre entreprise.
Ces mêmes personnes vous avaient alerté, sans avoir été entendues lors de la précédente réorganisation.
La CFDT espère qu’elles seront écoutées et impliquées cette fois-ci.
Sous peine qu’à l’avenir, elles n’essaient même plus de faire connaitre les dysfonctionnements qu’elles perçoivent dans leurs activités quotidiennes.
Pour la CFDT une co-construction élargie semble le chemin le plus direct vers la réussite.