Déclaration CFDT - CSE Central du 23 mai 2024



M. Le Président,

Avant d’évoquer ce qui concerne Dassault Aviation, la CFDT souhaite recueillir votre avis sur les Jeux Olympiques et Paralympiques qui se dérouleront entre le 26 juillet et le 8 septembre.

Pour l’organisation de cet évènement sportif, plusieurs stations de métros et de tramway seront fermées ou non desservies. Certaines le sont déjà. Sur la route, de nombreuses restrictions de circulations sont également prévues.

Le gouvernement, via son site Anticiperlesjeux.gouv.fr, invite les employeurs à encourager le télétravail et décaler les horaires pour éviter les perturbations liées à l’afflux de spectateurs dans les transports ou aux déviations sur les routes. 

De quelle manière notre entreprise s’inscrira-t-elle dans ces recommandations ?

Envisagez-vous d’utiliser pleinement le forfait mobilités durables (jusqu’à 800€/an et par salarié), ou même de mettre en place des flottes de « vélos de fonction » ? 


Le CSE Central de mai est habituellement consacré au rapport de l’expert-comptable. Celui de l’année 2023 est mitigé. 

Financièrement les dividendes de Thales et les produits financiers générés par le placement de la trésorerie viennent compenser les non-livraisons.

Ces dernières restent un problème majeur. 

Plusieurs fois la CFDT a mis en avant ce qu’elle estime avoir participé à celle-ci : 

  • Une mauvaise organisation entre DGA et DGOI 

Élaborée sans implication des salariés et multipliant les temps de traitement par un nombre toujours plus important d’interlocuteurs 

  • Une dépendance dangereuse à la Sous-traitance

Perte d’autonomie qui nous rend vulnérable aux problèmes rencontrés par nos partenaires, ou à leur sens des priorités.


S’agissant de l’organisation DGA/DGOI, vous avez finalement pris la mesure du problème et agit avec la création de la DPEI.

Cette entité rattachée à DGOI devait « simplifier l’organisation » et « augmenter la polyvalence » des salariés. 

La CFDT avait accueilli favorablement cette décision.

Mais passé l’annonce, sur les sites, une fois encore, tout semble être fait sans concertation. 

D’ailleurs la « fusion » des GP Flux et des Approvisionneurs est à peine perceptible, puisque la fonction GP flux est seulement remplacée par celle de Gestionnaire des approvisionnements confiés… 

En quoi cela simplifie le système, réduit le nombre d’interlocuteur ou fait monter en polyvalence les salariés ? 

Par ailleurs, les nouvelles fiches emplois n’ont pour le moment même pas été discutées ou présentées aux salariés.

Signe que cette organisation se fait sans celles et ceux qui devront la mettre en œuvre... C’est regrettable. 

Les salariés sont les premiers à vouloir que les choses fonctionnent et ils ont eux aussi leurs idées sur la façon d’améliorer l’organisation. 

La précédente organisation avait été faite sans eux avec les résultats que l’on connait.

La CFDT vous alerte, le risque est grand. Les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets, sans parler du risque de désengagement du personnel. 


Notre dépendance à la sous-traitance a elle aussi participé à la non-performance 2023. Pour la CFDT il convient d’opérer un virage stratégique dans nos pratiques.

Pour gagner en agilité il nous faut être beaucoup plus maître de nos productions. 

Il sera toujours plus facile de prioriser les productions faites dans nos sites que celles pilotées à l’extérieure.

C’est d’autant plus vrai chez les sous-traitants où Airbus représente de gros volumes et est souvent prioritaire à nos fabrications.

La CFDT propose également que notre trésorerie soit utilisée pour prendre des participations, ou le contrôle, de certains acteurs clés comme les fondeurs, les traiteurs de surface, …

Cette proposition permettrait, peut-être, de redonner la priorité aux fabrications Dassault dans un contexte « d’économie de guerre ». 

La trésorerie est là. Elle est importante. Ces investissements apporteraient plus à la compétitivité de l’entreprise que les opérations successives de rachats/annulations d’actions qui depuis 2014 ont coûté plus de 2,5Md€.


Enfin l’entreprise ambitionne de livrer 20 Rafale et 35 Falcon sur 2024. Cela malgré une SupplyChain dégradée et des recrutements difficiles. 

La CFDT s’inquiète que l’atteinte de ces objectifs ne passe par un recours important aux heures supplémentaires alors qu’elles ont déjà progressé de 41% en 2023, ou à des modes de travail qui impacteraient négativement la vie des salariés (travail de nuit, samedi, …)