Monsieur le Président,
Depuis plusieurs semaines des salariés manifestent leur mécontentement.
Si un semblant de discussion a pu être initié le 18 janvier, ce n’est que par la volonté et la responsabilité des Organisations CFDT, CGT et FO pour trouver une issue à cette crise.
Hier, votre DRH a reçu nos représentants. Prête à trouver un compromis dans l’intérêt de tous, la CFDT a renouvelé sa proposition de sortie de crise. Celle-ci n’a rien d’inatteignable puisqu’elle vous demande un effort de seulement 0,68 % de la masse salariale pour sortir de l’impasse.
Car contrairement à ce que l’on voudrait faire croire aux salariés, la CFDT n’est pas dogmatique. Elle a plusieurs fois fait évoluer ses propositions.
Pour mémoire, en début de NAO, nous demandions 140€ net d’Augmentation Générale Uniforme (AGU). Soit un budget global d’environ 4,3% de la masse salariale.
A l’issue de la NAO, dans le souci d’éviter un conflit, la CFDT a fait la proposition de transformer, à budget constant, les 3,7% en 120€ net par mois pour tous.
Mais vous y aviez été sourd et le conflit s’est ancré.
Le 18 janvier, nous avons une nouvelle fois proposé de mettre fin au conflit.
Cet ultime effort de négociation permettrait d’augmenter les plus bas salaires (hors AI éventuelle en 2022 et ancienneté) de :
- 2,9% pour le mini du PII,
- 4,6% pour le mini du coefficient 305
- 5,2% pour le mini du coefficient 270
- 6,8% pour le mini du coefficient 170
Quant au coût pour la société, il serait de seulement +0,68% par rapport au budget NAO signé.
La question est : Êtes-vous si dogmatique que vous préféreriez que le conflit se poursuive pour ne pas les dépenser ? Nous vous le disons, ce serait irresponsable.
Les salariés sont informés. Ils écoutent et lisent ce que disent les médias au sujet des perspectives positives pour notre société.
Les salariés mesurent, chaque jour, l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat.
Les salariés constatent, que dans d’autres société, les salaires ont été largement rehaussés.
Mais surtout, les salariés savent comparer.
Comparer l’évolution de la politique salariale qui leur a été imposée en 2020, 2021 et celle que vous voudriez imposer pour 2022.
Et mettre ces éléments en perspective du nombre d’actions de performance qui, plus nombreuses chaque année, vous sont offertes par le conseil d’administration, pour des performances que les salariés ont contribué à créer.
Alors cet effort de 0,68% ils le méritent ! Et croyez bien qu’avec le soutien de la CFDT ils ne s’arrêteront pas avant de les avoir obtenus.
Monsieur le Président,
La CFDT vous avait prévenu qu’une politique salariale qui ne compense pas l’inflation, ne prenne pas en compte les succès de la société, et ne récompense pas des efforts fournis en 2020 et 2021 conduirait à cette situation. Mais vous n’avez pas su écouter.
Aujourd’hui nous vous prévenons encore. Jouer le pourrissement et miser sur un hypothétique essoufflement coûterait plus cher encore à la société.
La CFDT compte sur votre sens de la responsabilité pour mettre fin à cet épisode.
Nous espérons aussi qu’à l’avenir vous aurez réappris, pour les négociations futures, que le dialogue social ce n’est pas qu’une chambre d’enregistrement pour des Syndicats convaincus à l’avance. Que celui-ci se construit dans les débats et la recherche de compromis satisfaisants pour tous.
En attendant, vos salariés restent insatisfaits. Et pire peut-être, ils vous en veulent de les avoir contraints à la grève pour qu’enfin vous les entendiez.
Monsieur la Président,
Tous les voyants sont au vert dans notre société. Il ne tient qu’à vous que les salariés ne soient plus dans le rouge…