Un rendez-vous utile mais trop peu ambitieux

La tenue d’une conférence sociale qui a réuni organisations syndicales et patronales et gouvernement, le 16 octobre 2023 au Conseil, économique, social et environnemental, était importante.

Grâce aux mobilisations qui ont rassemblé des millions de salariés et d’agents publics dans la rue au premier semestre 2023, grâce à la CFDT qui n’a cessé de mettre les enjeux du travail dans le débat public, les salaires et le pouvoir d’achat ont enfin fait l’objet de discussions et d’échanges entre organisations syndicales, organisations patronales et le gouvernement.

Enfin, il a été question des travailleurs dont les rémunérations ne permettent pas de boucler les fins de mois !

Parce qu’ils figurent dans les bas de grille de classification, parce qu’ils sont collés au SMIC trop longtemps.

Des travailleurs qui sont majoritairement des travailleuses.

À la demande de la CFDT, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a d’ailleurs été traitée en tant que tel.

En conclusion de cette journée de travail, la Première ministre a retenu plusieurs revendications de la CFDT.

Elle a indiqué qu’un nouvel index égalité professionnelle serait bâti pour une plus grande efficacité.

La directive européenne sur la transparence salariale sera transposée dans la loi française avant la date butoir de 2026.

Et enfin, la question du partage de la parentalité fera l’objet d’une concertation.

La CFDT salue ces mesures portées depuis longtemps.

En ce qui concerne la dynamique de négociation de branche, la CFDT a été partiellement entendue.

La CFDT acte avec satisfaction une inflexion du gouvernement prêt à accorder moins d’exonérations de cotisations aux entreprises qui ne jouent pas le jeu de la négociation salariale.

La conférence est cependant loin d’avoir répondu à toutes les situations concrètes rencontrées par les travailleurs.

Le chemin est encore long pour mieux valoriser le travail, mieux répartir les richesses produites et proposer un emploi de qualité.

Ce rendez-vous ne peut être qu’une première étape.

La CFDT veillera à ce qu’il ne reste pas sans lendemain.

Les questions des temps partiels subis, des contrats courts qui nourrissent la précarité financière des travailleurs et des travailleuses ne peuvent pas rester sans réponse.

Elles devront être traitées par le Haut conseil des rémunérations dont la Première ministre a annoncé la création, reprenant la demande de la CFDT d’une commission bas salaires.

La fonction publique, grande absente de cette conférence, doit ouvrir un chantier sur les rémunérations et les carrières de ses agents.

Les partenaires sociaux signataires de l’accord sur la répartition de la valeur ont pris des engagements.

Cette conférence vient les compléter.

La balle est désormais dans le camp de chacun des acteurs pour s’engager et apporter du plus aux travailleurs.

La CFDT est prête à la saisir.

 


20231016_sg_presse_cp43_conference_sociale-1