Nouveau mauvais signal envoyé par la Direction sur sa capacité à faire vivre le dialogue social chez Dassault Aviation.
Alors que les partenaires sociaux que sont l’IUMM (dont le Président n’est autre que M. Trappier) et la Fédération CFDT de la Métallurgie signaient le 7 février la nouvelle convention collective de la Métallurgie sur la base d’un travail paritaire, permettant transparence et considération des salariés dans sa mise en oeuvre.
Chez Dassault, la CFDT constate amèrement que les principes du guide paritaire ne sont pas repris...
Le déploiement de la nouvelle convention se fera entre janvier 2023 et janvier 2024. Nos classifications (coeff/positionnement) vont notamment disparaitre dès le 1er janvier 2024.
Pour préparer cette nouveauté, nous avons discuté avec la Direction d’un accord sur la méthode permettant la meilleure mise en oeuvre possible de ces nouvelles classifications.
Mais d’abord, pourquoi avoir choisi de changer les classifications ?
L’ancienne méthode (coeff/positionnement) consistait à positionner chaque poste dans une grille en comparant le profil du salarié aux caractéristiques décrites.
Ces descriptions étaient parfois soumises à des interprétations subjectives.
Par exemple, pour le coeff 240 du Technicien d’Atelier, on retrouvait des appréciations telles que « opération délicates », « complexes », « inhabituelles ».
La nouvelle classification définira, elle, des exigences d’emploi basée sur une méthode analytique par point fondée sur 6 critères classants indépendants les uns des autres (complexité, connaissance, autonomie, contribution, encadrement / coopération, communication), et sur lesquels sera appliqué un niveau.
Les emplois seront donc positionnés dans les différents niveaux de chacun des 6 critères.
On comprend ainsi que, dans ce nouveau système, c’est la description de l’emploi qui fournit les informations qui permettront de répondre aux questions posées par la grille de classification (critères et degrés dans les critères).
C’est pourquoi la description d’emploi, devrait être faite au plus proche du travail réel ! En associant à sa rédaction et à sa validation les acteurs de terrain que sont les salariés et le management de proximité.
En effet, une fiche d’emploi erronée ou incomplète impactera le résultat de la cotation et génèrera de légitimes contestations de la part du salarié...
C’est donc pour faciliter le processus dans sa phase de déploiement, que la CFDT avait demandé (conformément au guide paritaire) :
- Que l’on s’assure de la prise en compte des remarques du salarié dans la rédaction de sa fiche emploi,
- Que la communication de la classification soit, systématiquement, accompagnée du détail de la cotation critère par critère,
- Que l’on crée, dans chaque établissement, une instance paritaire ayant le pouvoir d’arbitrer les litiges qu’ils pourraient y avoir
Hélas le projet d’accord de méthode proposé est loin d’avoir accéder à nos demandes et encore plus de respecter l’esprit du guide paritaire qui, comme son nom l’indique, a été élaboré conjointement par les Organisations Syndicales et Patronales signataires.
Pour la CFDT, ce projet tient plus de la coquille vide. Et la « négociation » n’a permis que de légères évolutions, de forme plus que de fond, et très à la marge par rapport à la présentation faite en CSE Central au mois de mars.
Le rôle et l’implication des salariés, nécessaires à leurs adhésions au projet, est quasi inexistante.
Quant à la place des Organisations Syndicales dans l’accompagnement de son du déploiement, elle est réduite à la portion congrue.
Pour la CFDT, c’est le signal que la Direction n’a toujours pas saisi l’intérêt d’un dialogue social efficace et constructif, qui aurait permis une mise en oeuvre apaisée.
Au lieu de cela, la Direction appliquera sa méthode d’autorité, avec toutes les frustrations et les blocages dans les réunions de CSE que cela génèrera...
Vrai/Faux sur la nouvelle convention collective :
Dans les prochains mois, nous entendrons beaucoup de choses sur l’application de la nouvelle convention collective de la Métallurgie.
Si notre fédération, comme la CGC et FO, s’est engagé à signer cette nouvelle convention, c’est parce qu’elle a jugé qu’il y avait, globalement, plus d’avantages que de contraintes.
La CFDT est transparente. Et comme dans tout compromis, il y a du plus et du moins.
Ce qui est sûr, c’est que chez Dassault Aviation, la CFDT s’opposera fermement à toute révision à la baisse de nos acquis sociaux.
Que la Direction l’ait à l’esprit…