CSE Central du 19 Mai 2022



Pour commencer,

La CFDT a alerté la Direction sur le fait que, bien que le conflit social ait permis de trouver une issue favorable pour le pouvoir d’achat des Non-Cadres, de nombreux Cadres allaient, eux, immanquablement subir de plein fouet les effets de l’inflation. Notamment celles et ceux qui n’auront pas d’AI en 2022 ou dont les AI sont prévues en fin d’année.
C’est pourquoi la CFDT a demandé que 100% des cadres bénéficient, dès que possible, d’une augmentation d’au moins 140€. Ou, à minima, que la Direction accepte d’avancer les AI prévues en Octobre pour les salariés concernés.
Jamais avare d’incohérence, l’UNSA (signataire de l’accord NAO 2022) a elle aussi déclaré que le niveau des NAO était trop faible au regard de l’inflation… Pour une fois nous sommes d’accord !


Bilan 2021

La Direction a présenté son projet de bilan social ainsi que le rapport de l’expert-comptable pour l’année 2021 (vous pouvez en avoir connaissance auprès de vos représentants CFDT).

Les faits majeurs de 2021 :

  • 51 Falcon commandés,
  • 31 Rafale commandés par l’Égypte,
  • 6 Rafale pour la Grèce (+12 avions d’occasion rachetés à l’Armée de l’air),
  • 12 Rafale et la signature du contrat « Balzac » par la France pour le MCO des Mirage 2000.

Ainsi notre carnet de commandes comprend 140 avions neufs (fin 2021), dont 86 Rafale et 54 Falcon.

Mais nous savons aussi que, début 2022, les succès se sont multipliés pour les ventes de Rafale avec 80 ventes aux EAU, 6 à la Grèce et 42 pour l’Indonésie. Rien que ça, et c’est tant mieux ! Le tout sur fond d’une parité euro/dollar favorable à 1,05$/€ le 28 avril 2022 contre 1,23$/€ fin 2020 (soit une évolution positive de 17%).

Ensuite, nous notons que le Chiffre d’Affaires est en hausse de 32% à 6,4 Md€, que la valeur ajoutée progresse de 86% et que le résultat d'exploitation est en hausse de 97% (malgré d’importants efforts en R&D). Tout va donc pour le mieux là encore…


Des effectifs qui évoluent de façon hétérogène

En 10 ans, l’effectif des sites à fortement évolué. Notamment pour Argenteuil (- 40%), Istres (+17%), Seclin (+50%), Mérignac (+68%).


Une externalisation du travail qui progresse

La sous-traitance de Fabrication in situ augmente de 15% en 2021, et celle d’Études progresse de + 71% pour un total global de 1 632 équivalents temps plein !

Pour mémoire, plus de 60% de nos fabrications étaient faites par d’autres salariés que des Dassault en 2021. Cette proportion devrait donc encore augmenter.


Une charge certaine

La charge de travail 2022 sera telle qu’elle impliquera le recours, dans des proportions « au-delà du raisonnable », à la sous-traitance « In-situ », l’intérim, le travail en équipe et le travail les samedis et dimanches.

Cette surcharge, qui modifie nos PGP, est liée à la commande Indonésienne et non à la commande EAU. Les EAU attendant la disponibilité du standard F4.


Des richesses qui pourraient être mieux réparties…



La CFDT regrette que les représentants des salariés au conseil d’administration et/ou à l’assemblée des actionnaires n’aient, sauf erreur, pas interpellé ses instances quant aux sentiments que peut générer le doublement des dividendes au regard du conflit social passé…


Argenteuil/Cergy : L’UTM sacrifiée sur l’hôtel des offsets Indiens

La Direction a confirmé vouloir sortir l’Unité Tuyauterie Métallique (UTM) des fabrications de la future usine de Cergy. Les raisons invoquées sont :

  • Le manque de place
  • Le trop faible niveau d’offset avec l’Inde

Une fois encore, la Direction manque à ses promesses de 2017. Rappelons qu’elle annonçait alors dans son « Plan Filière » que l’usine d’Argenteuil se concentrerait notamment sur les tuyauteries complexes. Elle l’avait également dit pour les Emports… qui, eux, sont déjà partis.

Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Et devant le mécontentement exprimé par la CFDT, comme à son habitude, le DGD se justifie notamment par un argument imparable : « c’est la vie »

Plus que jamais, l’usine de Cergy demandée par la CGT se transforme en véritable boite de pandore pour les fabrications et les salariés…

Par ailleurs, la Direction nous informe d’un retard de 10 semaines pour la construction de la charpente (retard matière)


DFS toujours en mauvaise posture

La Direction nous a rappelé que la situation reste inquiétante pour DFS. Une station à part ailleurs été fermée aux USA. Ainsi DFS va conserver le dispositif APLD qui permet aux salariés de maintenir 92% de leur salaire en cas d’inactivité.

Cet accord a été signé chez DFS par la CFDT et la CGT.

Étonnamment, alors que ce dispositif a lui aussi longtemps protégé les salariés chez Dassault Aviation, il n’a pourtant jamais été signé par la CGT.


Un 6X qui prend du retard / Un SCAF qui s’enlise…

Annoncé dimanche en conférence de presse au salon EBACE de Genève. L’entrée en service du 6X est décalée à mi 2023 suite à des problèmes d’approvisionnements. Une information complémentaire devrait être faite à vos élus lors du CSE Central de Juillet.

Quant au SCAF, pour le moment Dassault a retiré ses équipes du projet. Le sujet semble actuellement bloqué par Airbus et l’Allemagne qui lorgne d’un peu trop près nos savoirs sur les commandes de vol.


Un bilan positif de la conciergerie d’entreprise… A nuancer

Le Secrétaire de la CSSCT Centrale nous a donné lecture des différents compte rendu de réunion de cette instance. La CFDT s’est dite très surprise du bilan « positif » concernant l’utilisation de la conciergerie d’entreprise.
En regardant de plus près, celui-ci concède, que ce n’est que le reflet des inscrits, très majoritairement basé à St Cloud et Mérignac, là où la conciergerie est implantée dans le site.

Pour la CFDT, le constat est bien différent dans les sites où la conciergerie est dématérialisée. En effet, les salariés n’y trouvent aucune aide qu’ils ne pourraient trouver eux même avec leur smartphone...
Il est nécessaire que la Direction fasse de ce dispositif plus qu’un gadget. Les salariés des usines de production ont des besoins concrets. Déposer leur courrier, réceptionner leur colis, …
La CFDT pèsera lors de la renégociation de l’accord QVT pour que cette conciergerie serve réellement la qualité de vie des salariés.


Des RPS à suivre

Enfin, il a été évoqué l’inquiétude face aux RPS détectés dans le cadre des rechanges Falcon à Mérignac et Tremblay.

La CFDT rappelle que dans le cadre de sa démarche de prévention la Direction devrait agir avant l'apparition de symptômes. Pour cela, elle doit prendre en compte les signaux « faibles » que sont les RPS de "niveau 2" (évocation d’éléments de RPS sans symptôme), ce qui n’est pas fait à ce jour.

Par ailleurs, la CFDT persiste et signe. L’accord QVT prévoit l'organisation de l'expression des salariés (deux fois par an). Ces moments d’échanges permettront de s'exprimer sur le travail et serviront notamment à la détection, voir à la prévention des RPS.

Les outils existent. Il faut que la Direction accepte de les utiliser !



Compte rendu - CSE Central du 19 mai 2022